Dimanche matin dans la cuisine, rue Fontarabie à Paris.

 » Dans l’ancien temps, (enfin disons l’ancien temps quand j’étais plus petite dans les années 60-70), on mangeait des choses de moins bonnes qualités que maintenant. Et il y a eu des grosses bagarres et des gros mouvements d’opinions pour que les aliments aient la composition écrite sur les étiquettes (ce qui n’existait pas dans l’ancien temps). Moi, l’ancien temps, cela peut-être même plus récent. Pour moi, l’ancien temps c’est avant. C’est un peu vague comme notion mais bon, je dis toujours l’ancien temps. Dans l’ancien temps que je précise année 60-70, il y a eu ce mouvement qui disait, il faut qu’on sache ce que l’on mange. Il faut que l’on sache ce qu’il y a dedans. Y a eu tout ce qui était colorant, chimique. C’est vraiment le début ! Le début ! Et y avait une dame (je m’en rappelle très bien à la radio que ma mère écoutait tout le temps. Elle l’adorait) Anne Gaillard et qui était toujours en bagarre. Elle poussait des hurlements à la radio. Elle invitait des marchands. Elle invitait des chefs de super marché. Elle invitait des producteurs. – Oui ! c’est monstrueux !! Tous le monde s’engueulait à la radio. C’était incroyable. D’ailleurs ce n’est pas moi qui invente parce que regarde quand tu écoutes Jean Ferrat, qu’il dit que la montagne est belle…manger du poulet aux hormones…Ben, ça c’est vrai. Je sais que l’on faisait manger aux poulets des farines de poisson et quand tu achetais le poulet (sauf bien sûr, quand tu allais acheter le poulet à la ferme) il avait le goût du poisson. C’était dégueulasse !  »

Photo : Grazi