Derma, l’encre dans la peau.

Le tatouage est pratiqué depuis des millénaires dans de nombreuses régions du monde. Il peut être réalisé pour des raisons symboliques, religieuses, thérapeutiques mais aussi esthétiques. Dans plusieurs civilisations, il est même considéré comme un rituel de passage à cause de la douleur endurée lors de la réalisation du motif.
Banni par la religion, le tatouage a eu en Europe, et durant très longtemps, une bien mauvaise réputation.
Il est devenu synonyme de marginalité et d’exotisme, au sens péjoratif du terme. Les détenus, plus particulièrement les bagnards en étaient adeptes ainsi que les marins qui le redécouvrirent au contact des populations du Pacifique sud. Il a peu à peu acquis ses lettres de noblesse même si, jusqu’aux années 80, il est resté associé aux milieux underground, notamment musicaux.
Aujourd’hui, le tatouage concerne toutes les classes sociales et aucune profession n’échappe au phénomène.
Le tatouage pose de multiples questions, au-delà de son appartenance aux champs de l’art et de
l’esthétique. Traduit-il une volonté de marquer son identité ou son appartenance à une tribu ? Représente-
t-il une réappropriation du corps à un moment où l’on se cherche ? Exprime-t-il le désir de marquer certains moments clés de l’existence ? Permet-il d’exprimer des valeurs ? Peut-il se réduire à un phénomène de mode ? Quelles sont les motivations des tatoués ? Et des tatoueurs ?
Photographies de Charles Lemaire, qui aborde le tatouage avec un regard artistique, vidéos de tatoueurs et de tatoués, matériel de tatoueur, ouvrages sur la thématique, panneaux pédagogiques.