On n’est pas dans un gigantesque western avec juste les gentils musulmans qui ne font de mal à personne et de l’autre côté les méchants-méchants-méchants qui prennent une kalachnikov…
NADIA GEERTS
On n’est pas dans un gigantesque western avec juste les gentils musulmans qui ne font de mal à personne et de l’autre côté les méchants-méchants-méchants qui prennent une kalachnikov…
NADIA GEERTS
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Chère madame,
Avoir votre position et votre statut, et commencer votre interview en disant que « c’est écrit à chaud » ne laisse que peu d’espoir quant à ce qui va suivre. Néanmoins, j’ai pris le soin de vous écouter. De plus vous écrivez, et vous écrivez « à chaud ». Est-ce une entreprise réfléchie que d’écrire à chaud, pour donner votre avis sur des évènements qui, en toute certitude, sont le résultat d’un manque de réflexion rationnelle et qui, nous n’en avons aucun doute, sont de la pure folie ? Ne pensez-vous pas que votre position, votre statut, votre rôle professionnel devraient vous inviter, justement, à prendre plus de recul pour réagir … à froid ?
Une première phrase dans votre interview interpelle : « supprimer des gens pour des questions religieuses ». N’avez-vous pas pris le temps de lire la littérature parue (même sur les réseaux sociaux) récemment qui, bien loin de la triste initiative de masse de juger ces évènements, insiste sur le fait que les personnes impliquées dans ces attentats l’ont été bien plus pour leur fragilité mentale et le fait qu’elles aient été manipulées par des personnes disposant d’un pouvoir de manipulation et d’une capacité à cueillir ces personnalités faibles en quête de sens dans une société qui en manque cruellement, que pour leur croyance en une religion, un dieu ou une pratique ?
Ensuite vous mentionnez, tout à fait à raison, que si notre société doit, et a, je l’ai observé, appris à vivre avec des personnes de confession musulmane, celles-ci « doivent apprendre à vivre avec des personnes non-musulmanes » ? Que faire d’une telle idée ? Que faire de toutes les personnes de confession musulmane que je croise tous les jours, qui ont leurs enfants dans la même école où va ma fille, que je salue en leur serrant la main, en les embrassant, sans nécessairement qu’ils placent leur main droite sur le cœur ? Nos journalistes mentionnent depuis les attentats et les tentatives de réglage de compte politique la notion de « stigmatisation », et surtout la « peur de stigmatiser » qui a tristement animé les politiques de gauche des derrières années. Mais pourquoi faites-vous ce pas vers la stigmatisation inverse ? Avez-vous conscience qu’en mentionnant ceci vous associez les personnes de croyance musulmane à l’idée d’un écart avec les valeurs de notre société Belge, et les liez immédiatement à l’inadéquation avec ces valeurs, inadéquation qui a dû, à un tout autre niveau certes, être celle des personnes qui ont choisi de supprimer la vie d’autres à Paris ?
Je pourrais également me pavaner dans l’écriture de cette réaction, comme vous semblez le faire dans la vôtre, en relevant toutes vos autres utilisations dangereuses du verbe, qui, sachez-le, vous échappe, et me permets de vous citer une dernière fois : « je me trouve plein de condescendance » et « je pense qu’on rate la cible ». Il ne me reste plus qu’à modifier un mot Madame, le pronom indéfini que vous devriez remplacer par un pronom personnel de la première personne du singulier. Et là, Madame, vous auriez tout à fait raison.
Non, c’est précisément le fait de ne pas parler du problème qui fait les affaires de l’extrme droite: pourquoi sont-ils les seuls à le faire ?
Et puis qui est d’extrême droite ?
Une religion qui, partout où elle est appliquée met à mort les homosexuels, met fin à la liberté d’expression et de pensée, ne tolère qu’elle-même et assassine ses opposants, fait de la misogynie non pas une institution mais un devoir légal, autorise le viol s’il est suivit d’un mariage forcé, prône la torture, l’antisémitisme, l’antichristianisme, la mort de la laïcité et se fait un devoir de s’imposer au monde, vous appelez ça du progressisme, vous ? Même hitler n’allait pas aussi loin que ces gens .
Alors l’extrême droite c’est moche et ça fait peur, mais certainement moins que le djihad, ça me semble clair et évident .
C’est une chose que je ne parviendrai jamais ni à comprendre ni à admettre : à quoi jouent la gauche et les partis qui se disent progressistes lorsqu’ils défendent ce mode de pensée néonazi qui se voile sous le couvert d’une religion ?
Mon propos n’est pas de fustiger tous les musulmans : la plupart n’ont aucune connaissance du coran comme un ami musulman me l’a appris : ils le mémorisent par coeur … en arabe !
Se baser sur tous ces « braves musulmans » pour juger de ce qu’est l’islam est une erreur monumentale, il faut lire le coran et les haddits pour se faire une vraie idée de quoi il retourne, et lorsqu’on le fait on tombe des nues, c’est véritablement hallucinant !!!
Lutter pour la tolérance doit être le but de tout progressiste : LUTTER bec et ongles pour la tolérance et le respect de la laïcité, nos ancêtres sont morts pour ça !
Lutter pour la tolérance, cela ne signifie en aucun cas tolérer n’importe quoi, en particulier les modes de pensées qui ne supportent pas la tolérance .
Lutter pour la laïcité, cela ne signifie pas accepter des croyances qui n’en admettent aucune autre et veulent s’imposer de gré ou de force à tous !
Alors je sais que les musulmans sont victimes d’amalgames, de méchanceté, de racisme, etc …
Ma seule question, constatant qu’ils sont victimes de cela partout où ils vont à l’exception des pays où ils ont imposé à tout le monde leur mode de pensée et interdisent tout autre, c’est de me demander si nous sommes réellement responsables de leur victimisation .
Après tout, l’islam est en guerre contre l’afrique, l’inde, l’amérique, la russie, Israel, l’europe, la chine, la thailande, le canada, … une guerre « défensive » menée contre la chrétienté, la laïcité, l’athéisme, le judaïsme, le bouddhisme, le christianisme, l’animisme, l’hindouisme, et … contre l’islam lui-même !
il y a peut-être un moment où il devient intéressant de se poser de sérieuses questions : aucunes de ces croyances ou nations ne sont en guerre entre elles, leur seul problème commun … c’est l’islam .
On ne pourra JAMAIS atteindre une paix quelconque avec une religion qui prône l’idée qu’il faut massacrer ou se faire massacrer en massacrant pour atteindre le paradis, cela me semble on ne peut plus clair : même si un jour l’islam parvient à s’imposer par la force des armes au monde entier, la seule chose qui arrivera c’est que les musulmans se feront la guerre entre eux puisque sans guerre pas de djihad, et sans djihad pas de paradis … CQFD .
Si on veut vraiment le bien des musulmans « modérés », qui trouvent que les valeurs démocratiques, humanistes, respectueuses de la différence et de la femme, il FAUT s’attaquer au problème que représente POUR EUX comme pour nous l’islam, car si les choses dégénèrent (et elles dégénèrent en ce moment même), les radicaux leurs tomberont dessus au nom de la pureté de leur religion et de l’impiété que représentent ces valeurs humanistes . Et ils ne leur laisseront aucune chance !
C’est exactement ce qui se passe au Moyen-Orient: les premières victimes de daesh, ce sont les populations musulmanes modérées, car s’il y a bien des gens modérés parmi les musulmans, il n’y a pas d’islam modéré, ni humaniste, ni démocratique . Ouvrez le coran, lisez-le ainsi que les haddits ou renseignez-vous, ce n’est même plus urgentissime, il est déjà pratiquement trop tard .
Très cher(e),
Je vous remercie pour votre réponse à ma réaction, réponse qui me permettra, de souligner encore, non pas des amalgames, non pas des généralisations, mais des idéalismes sur fond de dualisme dans votre argumentation. Et dieu sait (je me permets ce brin d’humour) que les dualismes sont porteurs de sens, mais tellement dangereux. Le plus ancien et le plus fort, le mythe de la caverne, dont se sont inspirés tellement de pensées, d’idées, de philosophies n’est pas à interpréter de façon dualiste. Il n’y a pas seulement la vie dans la caverne, ou hors de la caverne, il y a toute la violence de l’action de sortir de la caverne (ou d’y rentrer). Vous confondez dualisme et dialectique, comme vous confondez absolus, idéaux et représentations du réel, faits et discours.
Vous parlez de texte saint pour ceux qui ont choisi d’y croire. Et vous dites qu’il faut le lire afin de voir la différence entre texte originel et interprétation que l’on en fait. Prenons celui qui a tristement accompagné mon enfance et mon adolescence. La bible ne présente-elle pas des idées fort réductrices en ce qui concerne image de la femme, ses droits, son rôle dans la société et la famille, sans parler du statut de l’homosexualité ? Et avez-vous donc réellement lu le coran qui ne mentionne principalement que la sodomie afin de condamner, comme cela l’est fait dans la genèse, une pratique qui était une façon de transmettre le savoir chez les grecs, et qui a été au fil des siècles représentée par l’homosexualité, condamnée par tout les dogmes ?
N’avez-vous, jamais considéré l’idée que la condamnation de l’homosexualité l’était de par les dogmes afin de combattre toute transmission de savoir hors de ce dogme ?
« Une religion qui partout où elle est appliquée condamne les homosexuels » Non mais, je vous en prie, trouvez-moi un endroit où l’église accepte l’homosexualité. Ce n’est que récemment que nous avons pu observer un changement dans les messages de l’église, et sachez que ce n’est pas réellement en partant d’une volonté originelle d’être plus « open ».
Il n’y a pas de « braves musulmans » (arrêtez les semi-dualismes ! il y a donc des braves et des moins braves ? des moyens braves ?), ou le contraire. Il y a des gens qui ont choisi de croire en une religion, comme les chrétiens et comme tous ceux qui ont choisi de croire en une religion monothéiste.
Ensuite il y a des gens qui utilisent une religion à des fins personnelles. Les catholiques, les protestants, ceux qui considèrent que la vierge était vierge et ceux qui considèrent que Joseph et Marie ont quand-même passé au moins une chaleureuse nuit sous la couette (attention au dualisme). Il y a les amiches, les baptistes, les mormons, les scientologues. Tous interprètent. En fonction de leurs objectifs. C’est la même chose pour l’islam ou le coran. A la seule différence que les amiches ne se font pas sauter au milieu d’une foule, les mormons ne tirent pas des rafales au milieu d’un concert. Ai-je utilisé le mot religion ? Chrétiens ? Non personnes qui ont choisi d’utiliser une religion, étant une interprétation d’un vieux bouquin, afin d’atteindre un objectif.
Ce qui est triste dans tout cela, c’est de devoir se confronter comme nous le faisons vous et moi, car vous partez d’une belle volonté mais vous trahissez une représentation dualiste, voire manichéiste de la religion. Et votre objectif est d’ouvrir un débat, et vous avez raison. Un débat qui a volontairement été placé du côté obscur de la force (pardon ;)) par certains politiciens des décennies passées, principalement ces dernières années où toute volonté de débat touchant à la communauté islamique dans certaines communes se voyait d’entrée fustigée d’un label de stigmatisation.
« On ne pourra jamais atteindre une paix quelconque ». Je ne sais pas à qui je m’adresse, mais, n’avez-vous pas quelque part ce sentiment que vous luttez pour les mêmes valeurs que goldorak ou candy ? Pensez-vous réellement ce que vous dites ou bien doutez-vous de temps à autre du caractère un tantinet trop rose-bleuette-absolu de vos espoirs ? Votre position, quelle qu’elle soit, humaniste pour commencer, ne devrait-elle pas, justement, vous amener à préparer une lutte contre l’intolérance qui partirait d’un message qui ne serait pas un terrain fertile pour tous ceux qui l’utiliseront contre vous ? Ou bien le mot VOUS est-il finalement plus important dans votre combat que le mot tolérance ? Car malheureusement vos mots résonnent comme ceux d’un politicien, « il faut s’attaquer au problème … de l’islam ». Comme si entre la caverne, et le monde en dehors, il n’y avait pas de chemin, et qu’il ne fallait pas réfléchir de façon rationnelle (et principalement à notre emploi du verbe afin de l’évoquer publiquement) à ce chemin. Comme si, entre l’islam et vous, il n’y avait pas des millions de personnes différentes dont la différence rayonne de multiplicités de « modérations », et non deux ou trois catégories à épingler au mur.
Vous voulez lutter ? Luttez contre les personnes au pouvoir dans votre pays qui ont laissé prendre racine des mauvaises graines par peur d’ouvrir un débat et de perdre une partie considérable de leur électorat. Personnes fort silencieuses ces derniers jours. La liste est longue et ne se concentre pas sur un seul parti. Luttez contre tous les gens qui, lors d’évènements tragiques comme ceux que nous traversons, et censés nous diviser, nous être humains habités de valeurs humanistes, tenteront d’encore plus nous diviser, soit volontairement (« mais à la première occasion chacun deviendrait le larron de la foire au pognon qui se trame ici » – B. Cantat), soit sans porter une attention indispensable aux mots utilisés pour le faire lors de trop idéales interventions publiques, ce qui était, je vous le rappelle, la raison de ma réaction à l’article et au « microouvert » de Mme Geerts et à votre réaction. Sachant que, en dehors de ça, je pense que nous contemplons tous les trois les même horizons.
Merci pour cet échange, Mesdames, et merci Nadia pour cet éclairage lumineux sur ce qu’est la laïcité, à ne pas confondre en effet avec la » neutralité » .