SILENCE ! ÇA RÉVOLUTIONNE : UN WEBDOC D’AURÉLIE MOREAU. Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, beaucoup d’Allemands, des Italiens, des Espagnols, des Grecs…rejoignent l’Irak et la Syrie pour combattre Daesh auprès des forces Kurdes. D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces filières en partie contrôlées par la gauche révolutionnaire turque mobiliseraient 400 Occidentaux par an. Il y a vraiment toutes les classes sociales, c’est interpellant.

Aurélie Moreau part presque 5 mois en Irak et en Syrie. Elle est journaliste libre. – Des projets longs comme celui-là, si ça ne part pas d’une initiative personnelle, cela ne sera pas celle d’un média. Parce que ça coûte énormément d’argent. Vraiment. Et encore, j’ai fait avec des bouts de ficelle. Dire que les médias sont en crises, en presse écrite, est vrai. Il y a des choix qui sont faits au sein des médias. Les  budgets sont priorisés et c’est comme cela que ça fonctionne.

L’envie de voir autres choses. On apprend sur internet qu’il y a des occidentaux qui partent chaque année et on se pose des questions. En plus, on a plus ou moins le même âge. Il y une sorte d’identification, on se projette beaucoup. On se dit : Mais d’où sont-ils partis pour avoir ce genre de parcours ? Quoi que l’on en dise, rejoindre le PKK (Partis des travailleurs du Kurdistan) est quand même un choix particulier.

Un combat ça se partage. Il y a des pratiques qui se partagent…Le PKK : c’est 40 ans de pratique de guérilla dans les montagnes de Bakour. Comment se cache t-on ? Comment arrive t-on à déjouer des systèmes. On est dans le partage de choses très concrètes. Il y a aussi beaucoup de Mouvements chez nous, (Europe, Belgique, France…) et j’ai demandé à ces jeunes : Pourquoi, ils ne militaient pas en France et en Belgique ? Ils m’ont expliqué, qu’ici, (Belgique-France) les mouvements étaient très exclusifs. Chacun veut garder sa petite popote interne et garder ses petites techniques parce qu’il y a une peur à se mélanger aux autres…

Il y a toutes des catégories de la population qui n’ont pas droit à la parole aujourd’hui dans les médias. Et, ce n’est pas juste une intuition, c’est un constat sur lequel des études ont été réalisées au cours des 5 dernières années. Avec des chiffres à l’appui. Oui, c’est comme ça. C’est pourquoi, j’ai voulu aussi donner la parole à ces jeunes qui partent rejoindre les mouvements apoïstes (communalisme Kurde) au nord de la Syrie et que l’on n’entend pas. Je pense qu’il y a une vraie volonté de ne pas vouloir les entendre. De condamner sans savoir parce que cela remet plein de choses en question…

Il faut faire court. Il faut faire vite. C’est l’époque dans laquelle on vit. Il faut que la personne (les lecteurs par exemple) comprennent en 5 minutes 3 secondes ce dont tu lui parles. Sauf, qu’en fait, le conflit turco-kurde, le PKK, l’apoïsme,…la marginalisation de la jeunesse, le chômage tout ça…je ne peux pas résumer en 5 minutes ou en 4 000 signes. C’est impossible. Donc, tu es obligé de faire des raccourcis.

AURÉLIE MOREAU – WEBDOCU : BONS BAISERS DU KURDISTAN – https://kurdistan.atavist.com/bons-baisers-du-kurdistan –