LE VOTE EST OBLIGATOIRE EN BELGIQUE ET L’ON SAIT QUE CE N’EST PAS LA PROMESSE DU POUVOIR PAR LE PEUPLE. ALORS UN COLLECTIF DE JEUNES GENS PROPOSE DE RENTRER DANS L’INSTITUTIONNEL POUR Y METTRE UNE ASSEMBLÉE CITOYENNE TIRÉE AU SORT REPRÉSENTATIVE DE LA POPULATION AVEC UN VRAI POUVOIR LÉGISLATIF…

Le fait qu’il n’y ait que la démocratie représentative aujourd’hui veut dire que les politiciens sont des professionnels de la politique.

On [Agora] ne met pas d’idéaux en avant si ce n’est avoir une démocratie qui soit plus juste. On ne se positionne pas sur une série de sujets politiques. On se positionne uniquement sur une réforme du système démocratique actuel.

Le système que l’on veut mettre en place, il pourrait tout à fait faire naître des idées qui ne sont pas les miennes ou celles des membres d’Agora. Ce que nous voulons vraiment, c’est plus de démocratie.

On aimerait bien que le citoyen prenne plus part aux débats politiques et que les organes de décision soient plus représentatifs de la population. Ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui. Je pense que si on analyse le monde politique, il est majoritairement peuplé d’hommes qui ont dans la grande majorité fait des études, souvent du droit et qui ont un certain âge. Il y en a beaucoup qui ont 50 ans et plus dans l’ensemble. C’est la tranche d’âge qui est la plus représentée.

On aimerait bien mettre en place des mécanismes pour des gens qui ne sont pas directement sur le devant de la scène.

Moi, comme je vois la politique dans dix ans (et je pense qu’Agora s’aligne tout à fait bien là-dessus), si jamais tout se passe bien – c’est d’avoir des élus comme on a au Parlement bruxellois et des représentants. Je sais que je me répète, mais en général il faut taper sur le clou, on n’est pas contre tous les élus, on est pour le fait qu’ils soient complétés en parallèle avec une assemblée citoyenne représentative de la population et un vrai pouvoir politique. Et pour que cette assemblée citoyenne soit représentative de la population, on va procéder par tirage au sort.

On a envie que cette assemblée citoyenne tirée au sort, elle ait un pouvoir législatif. Parce que l’on entend beaucoup d’histoires – et c’est très bien – mais qui ont uniquement un pouvoir consultatif. Les élus vont uniquement consulter l’avis des citoyens et après ils feront ce qu’ils veulent. Nous, on a envie de donner aux citoyens un pouvoir législatif. Cela veut dire de pouvoir décider des lois qui seront votées.

Il y a un vrai désenchantement de la politique. Je ne pense pas que les gens s’en intéressent moins qu’avant au contraire. Par contre, ils croient de moins en moins au pouvoir de chacun de faire changer les choses. C’est essayer de redonner du pouvoir politique aux gens et un pouvoir qui est plus direct…

Effectivement, ces gens [le pouvoir oligarchique] n’ont aucune raison de vouloir que le citoyen ait plus de pouvoir. Parce que cela voudrait dire qu’ils en ont moins [du coup]. C’est pour ça qu’il est très compliqué d’arriver à trouver des moyens d’action pour arriver à notre vision qui est que des citoyens aient plus de pouvoir aujourd’hui.

On a essayé de contourner ça d’une certaine manière et on a fait un peu la technique du cheval de Troie. Ça veut dire que l’on se présente aux élections en mai 2019 en région Bruxelles-Captiale et si on a un élu, un parlementaire qui est élu et bien il va siéger au Parlement et il ne sera que le porte-parole d’une assemblée tirée au sort. Cela veut dire que même si les parlementaires n’ont pas envie de nous – à travers ce cheval de Troie qui cacherait en son sein toute une série de citoyens – et bien la parole sera entendue au Parlement. Il y aura un pouvoir qui sera consultatif avec un parlementaire qui aura une certaine voix et qui va conférer à cette assemblée citoyenne un pouvoir qui sera aussi législatif. C’est une manière de contourner le système.

Ce que l’on veut faire, c’est promouvoir l’institutionnalisation d’assemblées citoyennes tirées au sort. Que cela soit dans la loi. Le fait de se présenter aux élections est un outil qui sera extrêmement efficace pour arriver à ça. Parce que le faire en dehors du jeu politique…[c’est très difficile].

Je ne pense pas que c’est l’unique et seule solution. Je pense que ça doit venir à tous les niveaux. Et là, je parle plus en mon nom. Ce qu’il s’est passé avec les gilets jaunes, etc., sont des actions qui sont vraiment importantes et il faut aussi descendre dans la rue. Il faut avoir une approche du bas vers le haut ou du haut vers le bas de l’histoire.

La force des assemblées citoyennes c’est que l’on passe à un moment où nous sommes gouvernés à un moment où nous sommes gouvernants pour à nouveau être gouvernés. Ça enlève tous les biais de la politique qui est très professionnelle et à priori cela peut entraîner des changements structurels qui seront – je pense – plus intéressants dans le but d’avoir un avenir qui soit meilleur.

JEAN – https://www.agora.brussels/