UN GREENWASHING TOUR DANS BRUXELLES AVEC LIDL, MC DONALD’S PUIS CARREFOUR, LÉONIDAS, STARBUCKS ET ING… TOURNÉE GÉNÉRALE ! 100% BON POUR LA PLANÈTE. ENFIN UN MONDE QUI CHANGE…

On va commencer par chez Lidl. Vous connaissez tous un peu la chaîne puisque normalement, elle offre un petit peu de tout à des prix vraiment très, très bas et en même temps, elle se targue d’être écologiste. Ils veulent vraiment être une des enseignes de la distribution qui est en mode de consommation et de pratique durable.

Il faut savoir qu’en Belgique, la consommation annuelle d’emballages ménagers à usage unique est estimée à plus de 21 000 000 000 milliards. C’est quelque chose de vraiment énorme. Vous me direz : « Quelle est l’utilité d’emballer un concombre dans du plastique ? » Dans le secteur alimentaire en termes de coûts finis, l’emballage représente jusqu’à 20% de ces coûts.

Le concombre ne vient pas de Belgique, mais d’Espagne. Donc, ce concombre bien souvent va grandir sous des serres. Des serres qui en moyenne consomment 297 kw par mètre carré par an. Ce qui est vraiment beaucoup. Les gens qui vont ramasser ces concombres ont très, très rarement un contrat et des conditions salariales de rêve…En général ce sont des gens qui sont saisonniers et qui sont exploités pour des salaires de misère. Ils ont entre 5 et 20 euros par jour. Donc, la pratique durable est super géniale. Encore une petite chose par rapport à ce concombre, aujourd’hui il faut 10 calories fossiles donc du pétrole par exemple pour produire 1 calorie alimentaire. Et si vous prenez en compte le transport et la réfrigération, c’est encore plus. C’est un système qui est profondément inefficient. Donc, voila cette première pièce à conviction de la durabilité du Lidl.

Leonidas est un grand acteur de la praline. 500 000 000 millions de pralines par jour. Imaginez ce n’est vraiment pas rien. Sauf que quand vous achetez un ballotin de pralines, savez-vous la différence de prix que vous payez si vous achetez vos pralines en vracs ? Qui peut me dire la différence de prix ? Il n’y a pas que Leonidas qui fait ça. C’est la même chose si vous allez chez Godiva… Je vais vous donner les chiffres. Pour un ballotin de 100 grammes dans une belle boîte, vous allez payer 7 euros. Si vous achetez la même quantité (100 grammes) dans un [bête] petit sachet, ça va vous coûter : 2,78 euros. C’est-à-dire 3 fois moins quasi. Il faut le savoir. Ce n’est pas que Leonidas qui fait ça. Quand vous achetez un ballotin, vous payez surtout la boîte.

Il y a un grand « turnover » de patrons. En dix ans, ils ont eu 8 boss et 1 de ces boss, le patron historique a été dénoncé parce qu’il faisait partie des Panama Papers. Ça veut dire que tout le pognon, tous les bénéfices allaient au Panama dans des paradis fiscaux. Aujourd’hui, le boss actuel est un ancien de Coca-Cola. Voilà.

Il veut redonner une nouvelle dynamique à cette entreprise « familiale » et il insiste très fort sur ce côté-là. « On est une famille. On est une entreprise familiale. On développe des valeurs familiales. » Et c’est donc pour ça qu’en défendant ces valeurs, ils soutiennent un projet non pas de Leonidas mais au départ de Barry Callebaut qui est le grand acteur de la filière chocolat en Belgique. C’est vraiment la multinationale (Barry Callebaut) qui fournit la plupart des chocolatiers belges et même dans le monde.

C’est Barry Callebaut qui donne la matière première. Et après, on le transforme chez Leonidas, chez Godiva, etc. Barry Callebaut a un projet qu’il appelle : Cocoa Horizons Foundation qui vise à soutenir les paysans en Afrique. À construire des écoles, à construire des projets pour soutenir les paysans. Donc, Leonidas met ça en avant. Ils disent : « Nous en tant qu’entreprise familiale, nous sommes très attachées au fait de soutenir l’éducation. » C’est une valeur fondamentale. Ça apparaît de nouveau très, très positif, mais dans les faits, quand on regarde ce qu’il y a derrière, c’est complètement dérisoire. C’est-à-dire que c’est l’arbre qui cache la forêt. C’est vraiment l’argument « marketing » qui cache tout le reste.

Car si on regarde les chiffres de ce projet et ce qu’ils ont fait en Côte d’Ivoire, ils ont construit non pas 3 écoles, mais 3 classes. C’est génial quand on sait qu’en Côte d’Ivoire, il y a plus de 2 000 000 millions d’enfants travailleurs. Quand on sait qu’en Côte d’Ivoire, les gens ne gagnent que le tiers de ce qu’ils devraient gagner. Pour pouvoir envoyer leurs enfants à l’école. Pour pouvoir s’acheter à manger. Pour pouvoir avoir un logement décent. Ils ne gagnent que le tiers. Alors c’est vraiment ridicule. On se fout de notre gueule quand on dit qu’ils soutiennent un projet d’éducation pour les enfants. Il faut savoir que ce n’est pas que Leonidas. Ici, on a pris Leonidas mais ça pourrait être la même chose chez Côte d’Or et toutes les grandes marques de chocolat. Il y aussi tout un problème d’environnement.

Il faut savoir qu’en Afrique de l’Ouest, on a détruit 85% des forêts. Les forêts ont disparu pas seulement à cause du cacao mais quand même en grande partie. 30% à cause du cacao, et le problème c’est que les gens utilisent un peu la même technique que l’on a vue au Brésil. C’est ce qu’on appelle : le slash-and-burn. C’est-à-dire que plutôt d’exploiter durablement une forêt, on va dès qu’une parcelle de forêt a été considérée comme épuisée et bien on va la brûler pour pouvoir replanter à nouveau. Et à cause de ça, la forêt elle disparaît vraiment à un rythme accéléré. C’est l’avenir même des paysans qui est en train de disparaître. Ils ne se rendent pas compte à quel point c’est leur propre avenir et l’avenir de la planète aussi évidemment qui est menacé…

ORGANISATION : FIAN BELGIUM