LE COURSIER WALLON FAIT DU TRANSPORT À VÉLO DANS LA VILLE. GÉNIALE IDÉE CONCRÈTE ! MAIS QUELLES DIFFÉRENCES AVEC UBER ET DELIVEROO PAR EXEMPLE ? PUIS, JUSQU’OÙ ÊTES-VOUS PRÊTS À « ROULER » POUR VOTRE COOPÉRATIVE ? ET AUSSI, CROÎTRE OU NE PAS CROÎTRE ?

Je travaillais dans une asso qui fait de la sensibilité à l’environnement donc, j’avais déjà bien baigné dans les enjeux liés à la mobilité.

Au niveau privé, je me déplaçais à vélo et j’avais déjà fabriqué une remorque pour transporter des « trucs » , faire mes courses ce genre de choses. C’est déjà quelque chose que j’avais initié juste pour moi et par ailleurs j’avais rencontré Damien Lesca qui est le fondateur de : Dioxyde de Gambettes qui est une entreprise de vélo à Bruxelles.

Ça ne roule pas encore le transport à vélo. Nulle part. Il n’y a aucune société vraiment en Belgique même si certains commencent à avoir une assise économique intéressante. Mais cela reste un secteur hyper précaire.

Il y a de nombreux projets et de structures qui sont portés parce qu’il y a des gérants indépendants qui ne comptent pas toutes leurs heures et qui font beaucoup de volontariat.

Il y a une série de valeurs que l’on veut [faire] intégrer à ce monde économique et si à un moment donné on ne va pas dans l’arène [alors], on fait partie que des commentateurs au comptoir qui critiquent ce qui se passe, mais ils ne vont pas mettre les mains dedans.

On n’est pas un label. [Déjà], assumer nos responsabilités d’entreprise, d’employeur et promouvoir un transport plus responsable qui s’intègre mieux dans une ville. Qui permet d’aller vers un modèle où il y a plus de places à autre chose que les mètres carrés qui sont dédiés à la voiture en ville aujourd’hui. Voilà, ça, c’est notre projet. [Mais], si on commence à inclure les « considérations » par rapport à nos clients…Je pense que ce n’est pas possible. C’est là, où j’en suis aujourd’hui. On n’a pas trouvé la clef.

Prenons l’exemple d’un de nos clients qui est : Paysans-Artisans. Le secteur de la production alimentaire est un secteur qui me tient fort à coeur. J’adore leur projet. J’adore les producteurs qui rassemblent. C’est un projet porteur de beaucoup de sens. Si on fait la sélection sur base uniquement de ce genre de projet…on ferme.

Je ne vois pas comment rester radical notamment au niveau des clients que l’on accepte ou que l’on n’accepte pas tout en continuant à développer le projet.

Notre boulot est de proposer du transport vert et ça ne veut pas dire que je marque mon accord avec toutes les actions de cette société.

JÉROME ET FERNANDO – http://www.coursierwallon.be/