J’AI RETROUVÉ LE GARS QUI A FAIT SON MALIN AVEC SA QUESTION BIZARRE L’AUTRE JOUR À LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU CONSEIL NATIONAL DE SÉCURITÉ. ET J’AI ÉTÉ IMPRESSIONNÉE PAR LES MOYENS MIS EN PLACE POUR LE CASSER. CE N’EST PAS LUI MAIS LE SPECTACLE QU’IL FAUT CASSER. AINSI QUE LA PENSÉE BINAIRE. J’AIME OU J’AIME PAS…

Ces gens qui se disent soi-disant de gauche arrivent aux mêmes effets que les médias mainstream de droite qui appartiennent au pouvoir. C’est-à-dire ne pas poser la question du fond du problème. Dans quelle société sommes-nous ? Comment sortir de cette société complètement absurde et comment redonner le pouvoir aux citoyens ?

Alors pourquoi je crois qu’ils font le même problème ? Olivier Mukuna [journaliste indépendant] qui m’a interviewé m’a posé la question : « Si tu crois que tu n’avais pas fait ces articles sur la Syrie, etc., ils t’auraient défendu ? » . – Mais non. Je pense qu’ils auraient cherché autre chose… parce que je pense qu’au fond, ils ne sont pas du tout anticapitalistes. Ils ont intégré une forme de refus de certaines manifestations de cette société, genre l’autoritarisme par exemple. Et ils ont raison, tout à fait, hein…mais le refus de l’illimitation, c’est-à-dire d’une société qui se refuse des limites, ça, ils ne sont pas du tout là-dedans.

Le fait que l’on est dans une société capitaliste et que l’on doit toujours jouir plus, jouir sans fin et profiter de tout. Notamment modifier nos corps comme on aurait envie. Faire pousser des enfants dans des ventres en Inde par des femmes exploitées. Ben ça, dès que l’on touche à ça, on touche à une forme de liberté de jouissance individuelle et ça, ils ne veulent pas l’entendre. Pour moi, ils sont dans une forme de capitalisme néolibérale et d’une nouvelle économie subjective propre à cette société du « toujours plus ». Ces genres de personnes sont devenus nos pires ennemis aussi. Il y a celles qui suivent parce qu’elles ont peur évidemment…

Qu’est-ce que ces gens auraient fait avec cette question s’ils n’avaient pas su mon nom ? C’est mon frère qui m’a dit avant de partir – car je suis nul en communication – de ne pas oublier de dire le nom du journal quand je pose ma question et mon nom. Sinon, je ne le disais pas. Moi, j’ai été pour poser une question. Je n’ai pas été pour faire comme des cons disent sur le net un « buzz ».

Ils vont sur internet, ils trouvent des trucs, des critiques et ils répètent tous comme des perroquets, comme des gramophones disait Orwell. Ils répètent sans essayer de creuser. Ils répètent un peu comme tout le monde est en train d’obéir actuellement comme un chien-chien. On met tous un masque et on ne parle surtout pas de ceux qui disent que peut-être le Covid c’est autre chose que ça et qu’on aurait pu faire autrement tout simplement.

Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il n’y a rien d’extraordinaire. C’est une perspective en abîme donc c’est extraordinaire. Une question normale que devraient poser tous les journalistes, elle devient « buzz » , extraordinaire. Ça montre bien que l’on est dans une société où la liberté d’expression – en tous les cas journalistiques – n’existe plus. Ça, c’est déjà extraordinaire.

Alors les imbéciles qui vont croire que j’attendais une réponse… mais non. Comme si j’allais penser que Wilmès allait me dire tout à coup – comme a dit un journaliste du journal Le Vif/L’Express : Est-ce que le journaliste de Kairos pensait que Wilmès allait lui dire : « Oui, oui je suis un rouage inconscient du capitalisme. »  Mais non. Qu’il aille lire ce que fait Kairos. Évidemment que l’on ne pensait pas ça. On l’a fait pour que les gens comprennent à un moment de direct où il y a des centaines de milliers de personnes si pas des millions qui écoutent, qu’ils comprennent à ce moment-là qu’on ne peut pas poser des questions à ces gens. Qu’ils ne répondront pas. Et qu’ils n’en ont strictement rien à foutre des citoyens. Ça c’est mon avis et j’en suis persuadé et c’est ça que les gens se sont rendu compte.

C’était une stratégie journalistique. Voilà. Rien de plus. Mais qui en elle-même montre le « spectacle » pour parler de Guy Debord. C’est vraiment du cinéma quoi.

ALEXANDRE PENASSE – https://www.kairospresse.be/