L’AUTOMNE EST LÀ ET LES ARBRES AUSSI.

Ce qui nous interpelle quand même [par ici], c’est l’espace que l’on donne à la nourriture des animaux. Finalement à notre viande. On n’a pas fait le compte mais si on devait regarder autour de nous – on y voit des arbres, des paysages et c’est pas mal – , mais néanmoins le territoire, il est principalement à nourrir des vaches dans nos régions. Je pense que c’est dans beaucoup de régions comme ça en Belgique et ailleurs.

Naturellement dans nos régions, le climax, l’était naturel c’est des forêts. Et là, en faisant des céréales, des prairies avec des vaches dessus, on est à contresens. On consacre beaucoup trop d’espaces pour la production de la viande. Ça nourrit certes un certain nombre, mais ça fait gagner sa vie à quelques agriculteurs seulement, à une minorité de personnes.

On a fait des réflexions dernièrement en juillet quand il y a eu des inondations du côté de Liège, on s’est un peu intéressé à la question de l’occupation des arbres sur notre territoire. Effectivement en province du Luxembourg ou en Wallonie, il y en a plus qu’en Flandre par exemple. Pourtant, il y en a infiniment trop peu. Donc, il y a de grands espaces nus où il n’y en a plus. J’ai rien contre les vaches ni contre les éleveurs. Le fait est que nos paysages sont quasi exclusivement consacrés à l’alimentation du bétail ou au bétail directement. Elles doivent bien se promener les braves bêtes, mais aussi pour leur nourriture en hiver.

Tout le maïs que l’on voit dans nos régions c’est exclusivement pour produire de la viande. C’est un aménagement du territoire qui est assez calamiteux. Bien sûr, les consommateurs demandent de la viande et pas cher. Il faut réduquer les gens.

Admettons qu’on y mette dans cette méthode actuelle des arbres. Ce serait un pas en avant. Nous, c’est ce qu’on essaye d’expliquer. On peut faire beaucoup mieux. Même si on continue de s’alimenter de la même manière actuellement, on peut toutefois ajouter entre les céréales, aux pieds des vaches : des arbres. Et ça aurait un grand bienfait.

Si je prends un exemple avec des étés très chauds qu’on a eus – faut faire abstraction de celui-ci [été 2021] – , on cherche de la fraîcheur. Sous un arbre c’est tout à fait tenable. On rentre dans une forêt à 40 degrés, il fait infiniment meilleur. Si on prend l’exemple d’un chêne isolé, il transpire entre 250 et 450 litres par jour. Quand on dit dans la région qu’il n’y a pas d’usines, si, il y a l’usine à humidifier l’atmosphère et c’est extraordinaire. Une atmosphère plus agréable, plus vivable.

Dernièrement, on vend à l’agriculteur – je n’en ai pas encore vu placer sur les prairies – , on fait de la publicité pour vendre des espèces d’énormes pare-soleils ou parapluies à mettre dans les champs pour que les vaches puissent se mettre dessous. Avant on appelait ça un arbre. Il y avait un tilleul dans la prairie. Donc aujourd’hui on en arrive à vendre aux agriculteurs – en tous les cas, ils essayent – des pare-soleils. C’est toute l’absurdité.

IRENE, MATTHIAS ET LUC – LA COOPÉRATIVE CANOPÉE EN AGROFORESTERIE – https://www.facebook.com/canopeecooperativeenagroforesterie – www.canopeecooperative.be

ILLUSTRATION : DESSIN SUR TABLEAU DU PROJET DE LA COOPÉRATIVE CANOPÉE EN AGROFORESTERIE EN BELGIQUE DANS LA RÉGION D’ARLON – 2021 –