ILS FONT EUX-MÊMES UN SYSTÈME D’ALERTE. ET C’EST PUBLIC.

Nos amis allemands ont voulu savoir combien de temps ils auraient après un incident à Tihange avant d’être prévenus.

Il faut que l’on fasse nous-mêmes notre réseau d’alerte et on a mis des boîtiers que l’on a appelé des TDRM [Tihange, Doel, Radiation, Monitoring]. On en a mis à Liège dans la vallée de la Meuse, autour de Tihange et puis à Doel et autour de Doel jusqu’en Hollande.

Ce sont des ordinateurs pas plus grands qu’un paquet de cigarettes sous lesquels on a branché un détecteur de radiation.

Tout est centralisé à l’université de Aachen.

De Aachen, le mouvement antinucléaire va effectivement informer toutes les radios, les pouvoirs publics et demander des comptes. Se bouger.

Je ne veux pas vivre obsédé par le risque d’un Tchernobyl en Belgique, mais je pense que c’est sain au niveau de la société que d’autres réseaux disent – si le réseau officiel ne marche pas – , nous pouvons reprendre le relais. Et c’est sain que des citoyens se mobilisent pour dire : « On ne laisse pas faire n’importe quoi. » Je pense que c’est une bonne démarche.

Au début du nucléaire, tous les pays où on a interrogé la population [sur le nucléaire] ça a été un refus. L’Autriche a construit une centrale nucléaire ça a fait du pétard dans la population. Il y a eu un référendum et il n’y a jamais eu de mise en route d’une centrale. Elle a été ouverte comme un musée, mais pas comme une centrale. En France, il n’y a jamais eu de consultations populaires et les techniciens ont fait le nucléaire.

Je pense qu’il faut fermer les centrales nucléaires. C’est intéressant de voir que quand on a dû créer des centrales et que le débat s’est fait : est-ce que l’on fait le pas du nucléaire ou pas dans les années 1950, on est dans la guerre froide. Et c’est dans le cas de la guerre froide qu’on a dit : « Oui, oui, il faut des centrales de ce type-là parce qu’avec les déchets de cette centrale, on sait faire Nagazaki et Hiroshima. »

Le nucléaire pour faire ces bombes, il est venu de Belgique. Les Américains ont beaucoup apprécié que les Belges aient fourni l’uranium congolais pour faire les premières bombes. Et donc, la Belgique a été importante au niveau du nucléaire. « Oui, on en a besoin de ces centrales-là pour des raisons militaires. Oui, mais vous ne vous rendez pas compte du risque que ça prend ! c’est inassurable !! Si un accident arrive en Belgique c’est juste inassumable. Ah oui, mais on est en conflit avec le bloc de l’est. On est dans la course nucléaire et donc, il faut qu’on ait des centrales. » Et on a fait des centrales pour ses raisons. Alors que la population n’est pas consultée et que quand elle est consultée, elle s’y oppose.

BENOÎT DUPRET – https://tdrm.fiff.de/index.php/fr/reseau-d-observation/carte-des-sites-des-stations

LA BELGIQUE DEVAIT SORTIR DU NUCLÉAIRE. C’ÉTAIT VOTÉ… ICI POUR EN SAVOIR MIEUX – https://www.blast-info.fr/articles/2021/nucleaire-en-belgique-une-bonne-histoire-Qd7-h4b9RTSfcdExkTUHvQ

PHOTO : AUTEUR : TORSADE DE POINTE : DOEL (prov. de Flandre-Orientale, Belgique). PORT À MARÉE, BASSIN VU À MARÉE HAUTE. À L’ARRIÈRE-PLAN À GAUCHE : CENTRALE NUCLÉAIRE, LE VIEUX MOULIN À VENT EST VISIBLE DEVANT. ARRIÈRE-PLAN À DROITE : ENGINS DE MANUTENTION DES TERMINAUX À CONTENEURS DE LA RIVE DROITE OPPOSÉE (à droite l’Europaterminal, plus à gauche le Noordzeeterminal) – 15 MARS 2009 –