LA LUTTE POUR LES VACANCES. À partir de 1936 et sous la pression d’un large mouvement social, d’un mouvement de grève important, les travailleurs obtiennent une semaine de CONGÉS PAYÉS.

En 1905, les seuls congés que les travailleurs ont sont les dimanches. Il faudra attendre après la deuxième guerre mondiale pour que dans le cadre de la concertation sociale (entre les interlocuteurs patronales et syndicales), la négociation des accords interprofessionnels (comme on les appelle aujourd’hui ou accord de programmation sociale comme on les appelait à l’époque) soit accordée. D’abord, une deuxième semaine de congés payés. Puis, une troisième semaine de congés payés. Et puis, les syndicats vont demander plus. Mais le patronat va évidemment bloquer. Et donc, on va obtenir une troisième semaine de congés payés et de premier jour en plus. Et puis, des jours supplémentaires pour arriver aujourd’hui, globalement à quatre semaine de congés payés.

C’est le salaire qui est l’enjeu du conflit entre capital et travail. Entre patronat et syndicat. Et donc, on est vraiment là, au coeur de la problématique. Ce sont les rapports de force entre capital et travail qui permettent de faire évoluer cette question du salaire…

La lecture, la grille d’analyse qui est devenue dominante, (disons au cours des dernières années ou des dernières décennies) insuffle l’idée qu’aujourd’hui ce qui fait la prospérité, ce sont les entreprises. Et donc, les entreprises doivent être favorisées pour créer de la richesse. Ce à quoi, les organisations syndicales (notamment) répondent : ben, sans les travailleurs, il n’y a pas non plus de création de richesse. Et donc, on est dans une situation où effectivement il est devenu globalement admis (mais cela ne veut pas dire que tout le monde souscrit à ce point de vue) que les pouvoirs publics doivent favoriser les entreprises pour qu’elles donnent des résultats. Que les finances publiques doivent être assainies et que donc, on doit restreindre l’endettement publique et donc mener des politiques d’austérité. Il y a toute une série finalement d’idées qui ce sont progressivement imposées.

JEAN FANIEL