Quand on assiste à ce genre de débat, il y a un sentiment de frustrations qui se fait toujours quand on sort à chaque fin de réunions, etc. On est passé du stade du constat : Regardez les salauds ce qu’ils font, les 1 % deviennent de plus en plus riches. Et ça n’arrête pas de faire des critiques et des constats et on râle sur Facebook. On râle un peu partout. On râle dans les manifestations…
Après, on est passé au stade des alternatives. Qu’est-ce qu’il faut faire ? Ah, voilà, on a des solutions mais les alternatives il y en a des bibliothèques entières. Des bouquins, il y en a des centaines et des centaines pour donner des solutions mais rarement on pense comment les appliquer. Quelle est la façon que l’on doit choisir pour obliger le gouvernement à appliquer soit le Référendum d’Initiative Citoyenne soit le changement de la Constitution ?
Parce que d’ici à ce qu’elle soit finie [la réécriture de la Constitution par le peuple], ils [le gouvernement] vont le [peuple] contrer. Ils vont organiser quand il y a des manifestations des blocages, ils vont créer même des attentats, ils vont payer des casseurs pour décridibiliser le mouvement… Le problème est : comment y arriver ?
Quand on veut arrêter un train, il ne s’agit pas de crier : Stop ! le chauffeur est un fou et mettre des câbles pour essayer de faire dérailler le train. Il faut accéder aux leviers de commande. Sinon, on sera comme Emmanuelle [Bourgaux] qui croit encore au Père Noël [et aux lois] de 1917 alors que actuellement ce n’est pas [plus] la même chose…
Ici en Belgique, pour la première fois, plusieurs listes citoyennes se sont présentées aux élections communales [les dernières d’octobre 2018] pour constituer le Collectif Citoyen. Et ça, il faut encourager comme mouvement. Même s’il est diversifié. Même si on peut le critiquer. Et comme tu [Étienne Chouard] l’as dit, ne nous querellons pas. Commençons d’abord par arriver aux leviers de commande et après on pourra discuter.
PAROLE D’UNE PERSONNE DANS LE PUBLIC
Les règles de la représentation ne doivent pas être écrites par les représentants. Parce que les représentants sont en conflits d’intérêts.
Nous sommes les seuls légitimes à écrire les règles de la représentation parce que nous allons écrire les règles qui concernent les représentants. Pas nous. Les représentants. Il n’y a pas de conflits d’intérêts. L’intérêt des représentés il est conforme à l’intérêt général. Il est le même. Il se confond. L’intérêt des représentés (c’est-à-dire quasi l’unanimité) se confond avec l’intérêt général alors que l’intérêt des représentants va craindre le texte [nouvelle Constitution]. Ce texte, il faut qu’ils en aient peur et qu’il nous protège d’eux.
ÉTIENNE CHOUARD
Pour moi, la fracture n’est pas celle-là. Parmi les représentés, il y en a qui ne partage pas ma conception de la démocratie et je crains qu’ils soient encore très nombreux, mais par contre dans les représentants : oui…
ANNE-EMMANUELLE BOURGAUX
DÉBUT DU DÉBAT
ÉTIENNE CHOUARD : Aucun pouvoir n’est capable de s’instituer lui-même ses propres limites.
ANNE-EMMANUELLE BOURGAUX : Pourquoi a-t-on fait le suffrage universel alors ?
ÉTIENNE CHOUARD : Parce que c’est totalement une fausse limite…
ANNE-EMMANUELLE BOURGAUX : Pour les élus censitaires quand ils ont voté le suffrage universel cela voulait dire remettre en cause leur pouvoir. Il ne faut pas dire l’inverse.
ÉTIENNE CHOUARD : Tocqueville disait : Je ne crains pas le suffrage universel. Les gens voteront comme on leur dira et il avait raison. Il le savait. Il savait qu’en instituant le suffrage universel les gens voteraient comme on leur dirait et depuis ça se passe comme ça…
ANNE-EMMANUELLE BOURGAUX, CONSTITUTIONALISTE – KRISTINE POTTIE, INITIATIVE CITOYENNE CETA – RAF VERBEKE, https://constituante.be/ – ÉTIENNE CHOUARD, LES GILETS JAUNES, DÉMOCRATIE, RIC –
Commentaires récents