DES CHERCHEURS D’UN LABORATOIRE UNIVERSITAIRE, DES TRAVAILLEURS SOCIAUX, DES ACTEURS DE TERRAIN D’UNE ASSOCIATION ET PARFOIS DES COLLECTIFS DE CITOYENS BÉNÉVOLES SE METTENT ENSEMBLE POUR INVENTER, EXPLORER, CONCRÉTISER LA RÉSILIENCE URBAINE CÔTÉ RÉGION BRUXELLOISE…AU FINAL, IL N’Y A PLUS QUE LE POLITIQUE POUR FAIRE AUTREMENT. ET ZOU !

La résilience urbaine c’est le fait de pouvoir se remettre d’un choc et des chocs. On sait que l’on va en avoir pas mal dans les années à venir […]. Cela veut dire que dans les projets qui vont être financés, il y en aura [par exemple] qui réfléchisse sur le problème des inondations à Bruxelles dans certains quartiers qui sont systématiquement inondés et où l’on impose dès fois des solutions qui viennent un peu d’en haut et souvent on ne demande pas aux gens ce qu’ils en connaissent, ce qu’ils en savent alors que le savoir citoyen, c’est important.

La co-création est le fait de travailler ensemble, chacun avec sa spécificité. Chacun avec son savoir. Qu’il soit universitaire, qu’il soit citoyen ou qu’il soit de type politique ou associatif. C’est important de reconnaître les différents types de savoir et les valeurs de ces différents savoirs pour trouver une solution innovante à un problème. Et donc, les problèmes qui se posent par exemple sur la question de l’eau peuvent servir comme expérience pour des projets qui travaillent sur une autre thématique. Nous, on crée ces liens-là entre les différents projets pour essayer de faire en sorte que les trois années de projet (parce que le financement est de trois ans) se passent de la façon la plus fluide possible et qu’ils puissent trouver des réponses à leurs questions.

C’est une manière de faire de la recherche qui est assez nouvelle. Qui soulève des tas de questions, de défis, de challenges sur comment travailler ensemble avec autant de visions, de points de vue et de vocabulaires différents…

De manière générale, la dimension de la recherche est vraiment portée par des chercheurs et puis alors les chercheurs en fonction de la thématique de leur recherche peuvent éventuellement enquêter sur des acteurs de terrain, sur une situation concernée. Mais, il n’y a pas l’idée que les acteurs de terrain vont faire vraiment partie du projet dès le début. Par exemple un projet de maraîchage urbain, ce n’est pas des agronomes qui vont définir les questions de la recherche, la méthodologie et puis enquêter auprès des maraîchers. L’idée [action Co-create] c’est que des maraîchers ou un collectif de maraîchers vont être présent comme partenaire du projet dès le début et donc, tout le monde ensemble va définir ce que vont être les questions de la recherche. Comment va-t-on procéder ? Je crois que c’est tout l’intérêt de ce type de projet de co-construire les questions de la recherche avec les acteurs du terrain. Ce n’est pas des questions que les chercheurs ont trouvées tout seuls dans leur laboratoire. C’est quelque chose qui répond directement aux besoins des gens et donc, ça, c’est assez nouveau ou moins habituel que les acteurs non chercheurs soient vraiment partenaires de projets impliqués au même titre que les chercheurs.

La Région bruxelloise à des subsides pour la recherche, mais l’action Co-create est une infime partie de ces subsides. Dans l’enveloppe globale, cela reste une petite enveloppe. En effet, il y a ce point de vue magnifique que ça existe grâce à Xavier Hulhoven le responsable de l’action Co-create mais ça demande à être mieux connu. Il y a tout un travail à faire connaître, reconnaître ce type de recherche aussi dans les universités en termes de légitimité de production des connaissances.

LAURE MALCHAIR ET AUDREY VAN CAUWENBERGHE – www.cocreate.brussels/ – https://innoviris.be/fr/co-creation