MICRO OUVERT IMPROVISÉ AUTOUR DU POÊLE À BOIS. L’HISTOIRE COMMENCE AVEC DEUX CYCLOS QUI VIENNENT DE MAASTRICHT. JUSQU’À PARIS. FONT UNE PAUSE EN BELGIQUE. ELLES ÉTUDIENT. L’UNE EST NÉE EN POLOGNE. L’AUTRE EN RUSSIE…

J’habite au Pays-Bas depuis deux mois avant j’habitais au Danemark. Encore avant en Pologne. J’ai beaucoup bougé. J’ai vécu un an en France aussi. C’est un sentiment un peu bizarre parce que je ne sais pas vraiment d’où je viens. Oui, je suis née en Pologne mais en même temps, je ne me sens pas aussi connectée avec les gens de Pologne comme j’aimerais. J’avais 08 ans quand je suis partie. Du coup, je n’ai pas vraiment eu l’expérience de vivre avec des gens de Pologne. De sentir la culture.

Mon père habite là-bas avec sa femme. Je viens les visiter souvent mais ce n’est plus la même chose. Je suis vraiment devenue quelqu’un qui visite. Je ne suis pas chez moi. Oui, je parle polonais. J’ai quitté le pays avec ma mère qui a eu du travail. Elle est médecin. Les conditions de travail sont moins bonnes qu’au Danemark. Donc, on a déménagé.

Je suis Russe. J’ai déménagé aux États-Unis quand j’étais petite. J’avais 02 ans. Maintenant, nous habitons à Washington, DC. Je suis venue revisiter la Russie quand j’avais 10 ans. J’ai la double nationalité. Mon père a eu du travail. Il est programmeur en informatique. C’était une vraie opportunité parce que c’était avec le visa et il pouvait emmener la famille.

C’est marrant, on se connaît depuis une semaine. Nous allons étudier dans la même université.

Je voulais faire un voyage à vélo de Maastricht à Paris. La Belgique est notre premier arrêt. On est juste en dehors de Namur. J’ai décidé de faire ce voyage, il y a peut-être 3 semaines. Puis, j’ai écrit sur les réseaux sociaux de mon université pour demander des informations sur le voyage et si quelqu’un avait envie de faire le voyage avec moi. J’ai eu le message de Anna. On s’est parlé vite fait et on s’est dite : « Ok, on va essayer. » Donc, c’est une grande expérience. »

C’est vraiment chouette que l’on puisse avoir des vacances scolaires parce que pendant les vacances, on apprend aussi beaucoup, beaucoup de trucs en dehors de l’université. À l’université, on n’apprend pas forcément. C’est vrai que quand on est jeune, on peut partir quelque part, rencontrer des gens. On se connaît depuis un soir, mais c’est cool, on est ensemble. C’est très spontané.

C’est le moment pour moi, où j’essaye un peu de retrouver ce qui m’intéresse vraiment et qui je voudrais être comme personne. C’est pour ça, que les voyages comme ça avec le vélo et les gens que tu rencontres sur le chemin, m’apprennent beaucoup je trouve. Parce qu’il y a des gens et des types de vies très différents de ce que je connais.

C’est le premier voyage [sans parents] avec une longue distance que je fais à vélo.

La jeunesse a souvent commencé les révolutions avec ses idéaux et son énergie parce qu’il y a l’envie de changements.

À Washigton, DC, il y a beaucoup de contestations, de protestations de la jeunesse, surtout parce que c’est l’endroit où habite le président Trump. Il y a une grande différence de ce que veulent les gens qui ont le pouvoir et les autres, surtout les jeunes. Notre génération pense au futur. Ceux qui sont au pouvoir ne représentent pas ce qui est important pour la jeunesse.

Les protestations sont nécessaires, car il y a quelque chose qui doit changer. Chez moi [aux États-Unis], le climat n’est plus le même. Les saisons ne sont plus comme avant. Il n’y a plus que l’été et l’hiver. Des jours très, très chauds et des jours très froids. Pour moi, ça va aller parce que je suis dans une situation économique stable, mais je m’inquiète beaucoup pour les gens qui habitent dans les endroits qui bientôt vont être sous l’eau.

Je pense que l’on a de la chance aussi d’avoir vraiment grandi dans un environnement où on ne sentait jamais des problèmes d’argent. La chose la plus importante ce n’était jamais l’argent parce qu’il y en avait assez.

Puisque l’on a passé 11h00 sur notre vélo, j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir du pourquoi je faisais ça. Du pourquoi je me mettais dans cette situation. Aujourd’hui, j’ai senti de vrais sentiments à la place des 2 mois qui viennent de passer à l’université. C’est important de penser un jour à la fois et de ne pas remplir son planning tout le temps. Quand j’ai eu cette idée-là, je me suis calmée. C’était bien.

Aujourd’hui, on a l’impression que si on n’a pas de planning pour la semaine, pour l’année, les vacances c’est comme si tu ne contrôlais pas ta vie. C’est triste en fait. Pour nous aujourd’hui, c’était la leçon la plus importante. On a passé un jour sans penser à tout ca. C’était bien.

MARIA ET ANNA