UN BOURGMESTRE EST IMPORTANT TOUT AUTANT QUE L’ÉBOUEUR. SAUF QUE QUAND L’UN DES DEUX MANQUE À SON POSTE, ÇA SE « SENT » TRÈS VITE. ET QU’EN EST-IL D’UN ÉCHEVIN VERT TOUT FRAIS D’UNE ANNÉE DANS UN VILLAGE ?

Pendant une quinzaine d’années voir un petit peu plus, j’étais vraiment dans l’associatif et j’étais en dehors des partis et j’essayais quelque part de changer à ma propre petite échelle le monde et la société.

J’ai vu quand même qu’il y a beaucoup de choses qui se passent en politique. Dans le sens où c’est vraiment le lien où s’exerce le pouvoir.

Il y a une maxime que j’aime beaucoup qui est : « Si tous les dégoutés s’en vont, il ne reste plus que les dégoutants. » Et on a vraiment un petit peu le sentiment de ça en politique. Sans aucune présomption et sans non plus dire : « Tous pourris, etc. » Je n’avais pas envie de laisser le terrain à des gens dont le sport national est d’occuper le pouvoir. Je trouve qu’il y a un moment où le pouvoir doit revenir aux citoyens. Et moi, je suis un citoyen.

Qu’est-ce qui distingue le fait d’être « activiste » par choix et puis à un moment de devenir « mandataire » ? C’est que l’on va être confronté à des questions que l’on n’a pas forcément choisies. Donc, c’est-à-dire que comme échevin j’ai du « taf ». J’ai des gens qui me contactent et il y a des problèmes à régler. Quand je suis dans l’associatif, je peux encore dire c’est mon choix, je m’engage. Mais si ça prend une voie que je n’ai pas du tout envie de suivre, je peux tout à fait me dire que je me désengage. Ici, non !

Je suis parti pour un mandat de 6 ans. 6 ans, c’est énorme. Ça donne parfois un peu le vertige. Où je serai dans 5 ans ? Puisque l’on est à un 1 an de mandat. C’est ça qui m’impressionne le plus. On est tous les jours confrontés à des choses qui nous tombent dessus et quelque part, on est le dernier filet de sécurité du groupe, de l’ensemble. C’est-à-dire que c’est à nous de gérer le « truc ». C’est le Collège, le bourgmestre et ses échevins.

BERNARD DUBUISSON