L’HISTOIRE DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO… IL FAUT LA DÉCLARER COMME UN PAYS SINISTRÉ AUJOURD’HUI.

Quand je vois les réseaux sociaux et la manière dont les personnes s’expriment. Quand je vois parfois certains historiens, d’anciens colons s’exprimer… je vois qu’il y a des gens qui tiennent à cette histoire. Qui en sont fiers. Ils estiment que la Belgique, l’Europe ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. La Belgique est si glorieuse. Ils la magnifient mais c’est aux dépens des personnes qui ont souffert, qui ont été les victimes. Ils ont été les conquérants, les victorieux dans cette histoire, mais au détriment d’autres peuples.

L’Europe a une suprastructure qui est basée sur l’hégémonie donc la surmilitarisation, la prédation, la colonisation.

La Belgique a toujours des liens avec le Congo. Il suffit d’aller voir les banques. Il y a certaines assurances, certaines pensions qui sont financées par les matières premières qui viennent du Congo. Il faut le dire ça. Allez à l’est de la RDC, allez voir ce qui s’y passe. Il y a des petits porteurs [avions] qui volent la nuit, ils vont où ces petits porteurs ? Ils ne vont pas à Kinshasa, hein, ils volent vers l’extérieur du pays.

Le problème de la relation du Congo avec la Belgique est un problème profond : un problème d’exploitation d’un peuple.

On a installé des systèmes après la colonisation pour maintenir et pour assurer que le système de prédation perdure indéfiniment.

La Belgique en tant qu’État, en tant qu’institution doit vraiment se poser des questions très sérieuses. Vous savez que le Congo est l’ancienne colonie de la Belgique, mais quel est le résultat qui en découle actuellement ?

Il y a vraiment de l’hypocrisie au niveau de la communauté internationale et même au niveau de la Belgique, de l’Europe par rapport à sa relation et sa responsabilité de ce qui se passe au Congo. Les entreprises qui pillent – arrêtez de dire qu’il n’y a que l’Asie – c’est faux. Elles sont cachées sous diverses formes dans des paradis fiscaux, etc., mais elles existent. Elles sont là et elles sévissent jusqu’à aujourd’hui. Et donc, cette hypocrisie il faut le dire. C’est une révolte, c’est une violence quand vous voyez ça.

NADIA