L’ÉTAT BELGE EST HORS-LA-LOI. QUE FAIT-ON MAINTENANT ?

Il y a 19 participants pour l’instant. On était 20 au départ. Il y en a 1 qui a été malheureusement enfermé dans un centre en vue d’une déportation. Voilà. Nous sommes tristes pour ça.

Au départ, je connais certaines de ces personnes dans le cadre de mon travail à DoucheFlux où je suis infirmière. Les mauvaises conditions d’accueil ont amené une épidémie de gale. Ils sont pour la plupart habitants du squat du Palais des droits. J’en ai rencontré d’autres qui sont aussi dans la rue.

C’est ainsi que lors des consultations, il y a une relation humaine et j’entends leurs histoires et j’ai été touchée. J’ai proposé à mes amis s’ils avaient de l’espace – je sais qu’ils en ont – et j’ai dit : est- ce que c’est possible que certains week-ends des gens qui sont à la rue, qui sont demandeurs d’asile puissent venir se reposer un peu ? Tout d’un coup, ils avaient deux semaines. Et c’est comme ça que ça a été organisé.

Pouvoir donner un accueil digne et humain à des personnes qui demandent l’asile et qui ont simplement le droit – selon la Convention de Genève – d’être accueillies en attendant de donner une réponse à leur demande.

C’est la responsabilité de tous les Belges. Ils n’ont pas à accepter un État de non-droit. C’est un État de non-droit. L’État est condamné plus de 2000 fois pour ne pas donner l’asile à des personnes qui sont en demande. C’est la responsabilité des médias de prévenir les Belges que nous vivons dans un État de non-droit. Réellement un État de non-droit. Ce n’est pas des paroles en l’air.

Je suis d’accord avec ça et de montrer la façon inhumaine dont on traite les personnes. Quand tu arrives au squat du Palais, il y a des tas de poubelles, il n’y a que 3 toilettes à chaque étage pour environ 1000 personnes qui habitent dans ce squat. Quand tu rentres dans ce bâtiment, c’est l’odeur qui t’accueille. C’est incroyable comment on peut passer à côté de cela et tout ce qu’ils ont fait c’est de mettre des agents de sécurité.

Oui, j’ai lu ça dans le journal. Ils sont venus présenter les agents de la sécurité que la commune a mis en place. Donc, c’était pour montrer que mettre des agents de sécurité était une bonne idée et du coup ils vont écrire une histoire qui colle avec la présence des agents de la sécurité. Moi, je ne reconnais pas ce lieu dans cet article.

Je pense que les politiques jouent avec la migration pour créer de la peur et obtenir des votes. Ils (les politiques) créent la peur. Les gens ont peur de vous (demandeurs d’asile) et d’autres migrants. Ils s’imaginent que l’Europe va être envahie enfin ils ne s’imaginent pas, ils savent très bien que l’Europe ne va pas être envahie, mais ils font en sorte que les gens ont peur que l’Europe soit envahie, et alors les gens voteront pour eux. Parce que quand on crée la peur et qu’on dit : « Moi, je suis votre sauveur » à des gens qui sont mal informés et bien voilà ce qui se passe, les gens votent pour ces gens-là. Donc, ils savent ce qu’ils font. Ils vous utilisent. C’est ce que je crois.

On est devenus des marchandises ici. On est des marchandises pour eux. Tu comprends ? Même les marchandises – des biscuits par exemple – dans les supermarchés sont mieux protégés que nous. Ils nous utilisent pour avoir du pouvoir.

LORETTE, FATMA, BINTA, ANNABELLE, WAHDAD, SEBA, ALI, OMA, TCHIABENDRA, MATÉOLA, HABIB, RICHARD, PARLAWAN, MOHAMADI, CIRATRAN, YATGARI, SHERZAD, ARBALCAIT

PEINTURE : AUTEURE – NURIT SHANY – RÉFUGIÉS, ZONE DE GUERRE – 2016 – 21 AOÛT – 1:32:06 –