LES FAITS SONT LÀ. IL Y A EU CLAIREMENT UNE VOLONTÉ DE MASQUER LA VÉRITÉ. POUR BIEN COMPRENDRE VOICI LE REPORTAGE EN BANDE DESSINÉE : MAWDA, AUTOPSIE D’UN CRIME D’ÉTAT.

Par rapport à la police par exemple, on m’a fait le reproche que dans ma BD les flics sont très caricaturés. Je leur fais des gueules de brutes. On m’a déjà dit : « il ne faut pas non plus généraliser », « tous les policiers ne sont pas mauvais », « il y a aussi de bons policiers… » alors par rapport à ça j’ai envie de dire que ce n’est pas une question d’individus. Ce n’est pas une question de untel qui est bon ou mauvais. Méchant ou gentil. Ce n’est pas une question morale en fait. C’est l’institution policière en elle-même, c’est son rôle de terroriser par exemple les migrants. Les opérations « Médusa » le montre clairement. C’est le rôle même des policiers que de terroriser, brutaliser, violenter, mais aussi de mener un enfer à ceux qu’on appelle les migrants pour les dissuader de rester ou pour les faire dégager. Ça fait partie d’une politique qui est sciemment menée, qui est sciemment orchestrée.

On parle de police raciste parce que la police n’est rien d’autre que le bras armé d’un État qui est raciste. C’est l’État qui est raciste. C’est la société dans laquelle on se trouve qui est raciste, qui est inégalitaire… et la police n’est rien d’autre que le bras armé de cet État.

Le rôle de la police n’est pas de protéger les gens, d’arrêter les cambrioleurs – oui, bon dans une certaine mesure – , mais le rôle de la police est d’abord et surtout de protéger l’ordre établi au service des classes dominantes, au service des multinationales, des banques, etc., au détriment des classes populaires, des pauvres et à plus forte raison des Noirs, des Arabes, des Migrants.

Donc quand on parle d’un bon flic, c’est un flic qui tabasse bien les manifestants, qui tabasse bien les migrants, qui terrorise bien les sans-papiers… d’ailleurs on voit bien qu’au sein de la police il y a parfois des policiers – c’est très rare – qui ont dénoncé ces pratiques, ces violences, cette brutalité. Et bien, ces policiers sont immédiatement mis à l’écart, ils sont la cible de harcèlement de la part de leurs collègues. Par contre, les policiers qui sont extrêmement brutaux, violents, etc., sont promus et ils montent dans la hiérarchie…

MANU SCORDIA – https://www.la-boite-a-bulles.com/album/777